19/05/2010

Internet et les Études Marketing et Opinion : deux ruptures qui n'ont rien à voir

par Françoise Frisch

L’incidence d’Internet et de ses développements récents s’observe, dans notre métier, sur plusieurs registres très différents les uns des autres et répartis en deux grandes familles qui n’ont rien à voir l’une avec l’autre : les conditions d’exercice de la profession, d’une part, la matière sur laquelle nous travaillons, d’autre part.

Les conditions d’exercice de la profession : au moins deux changements majeurs.

  • Trois professions au moins se disputent le même marché, ce qui est fort nouveau : les EMO ; les entreprises de Veille (stratégique) en ligne ; et même les spécialistes de CRM (Consumer Relationship Management), puisque ces trois professions contribuent à informer les commanditaires d’études à propos de leurs clients/consommateurs/électeurs. Cette concurrence nouvelle liée à l’apparition du Web interactif crée évidemment des tensions sur le marché des enquêtes…

  • Les attentes des commanditaires d’études sont par ailleurs profondément modifiées et se modifient chaque jour un peu plus (ex : la fréquentation d’Internet modifie la relation à l’acquisition d’information et notre profession s’en trouve modifiée d’une manière comparable à celle qui atteint la presse).

La matière sur laquelle nous travaillons : au moins trois changements majeurs

  • Il y a Internet en tant qu’outil, nouveau médium (au même titre que par exemple le téléphone a pu l’être)
  • Il y a Internet puis le web interactif en tant que source de données dont nous ne disposions pas auparavant
  • Il y a enfin le Web interactif en tant que modificateur de la sociabilité, et ceci sous le double aspect de l’objet de notre travail (la société que nous observons est modifiée par le web interactif) et des relations avec nos clients commanditaires d’études (la Web interactif modifie les relations prestataires/clients dans de nombreux secteurs dont le nôtre…et la presse !).

Conclusion : la profession des EMO traverse une période à proprement parler révolutionnaire. Après des réactions en ordre dispersé, on sent que des échanges s’organisent, comme en témoigne le groupe de travail mis en place au Syntec-EMO par Luc Laurentin, patron de Limelight.

Quelles conséquences pour le web en tant que source de données ?

 

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